samedi 28 mars 2015

Le féminisme, c'est important!


En tant que porteuse d'une paire de chromosome XX, et non porteuse d'un chromosome Y, et possédant physiquement tous les traits liés à ladite paire de chromosome X, les choses paraissent clair: je suis une Femme. Et en tant que Femme, je dois me rallier à la cause de toutes les femmes, et donc être féministe. Alors je dis pas, personnellement ça m'arrange pas mal d'être née dans un pays où je suis invendable/où j'ai le droit de sortir de chez moi/où j'ai le droit de parler sans me prendre de claque (ça c'est la théorie, parce qu'en pratique répondre "non" à "tu me files ton 06" semble être une exception tacitement acceptée au fait de ne pas se prendre de baffe quand on parle). Mais les combats féministes de mon pays, et des pays occidentaux en général, j'ai un peu de mal...

Exemple 1: les circonvolutions grammaticales autour du genre

Le français n'est pas une langue facile. Mais là, avec tout ce qui se passe autour des genres des noms, ça devient un sacré bordel...

J'apprends donc, via ledit article, qu'avec la règle faisant du masculin le "genre indifférencié" (cent mecs et une nana sont beaux), les femmes sont horriblement oppressées ""Dans les représentations, cette règle fait des femmes et du féminin les invisibles de la langue". "Cette règle de grammaire apprise dès l'enfance sur les bancs de l'école façonne un monde de représentations dans lequel le masculin est considéré comme supérieur au féminin".

Ah, ok. Bon ben moi ça ne m'avait jamais dérangée jusqu'ici, mais bon. Une solution est proposée:

"Les pétitionnaires demandent l'application d'un nouveau principe, la règle de proximité : lorsque les noms sont de genres différents, l'adjectif s'accorderait avec le mot le plus proche. Par la grâce de ce dispositif égalitaire, les manteaux et les vestes seraient blanches et non plus blancs, tandis que les garçons et les filles nous sembleraient gentilles, et non plus gentils."

Source: blog Le Signe et le Verbe
On précise par la suite que cette règle était celle utilisée en grec ancien et français ancien, que l'imposition du masculin s'est faite sous Louis XIV pour des raisons catho-misogynes - citations à l'appui - et que donc il faut tout changer.

Donc, je résume: grâce à cette solution magique, on pourra de facto mettre en avant le masculin pour bien montrer ce qu'on pense. Il suffit de choisir un nom masculin comme "mot le proche", et zou, on fait tout au masculin. Donc là où il y avait une règle claire et simple, grâce à cette nouvelle règle, on pourra considérer comme un choix et un engagement politique misogyne clair et net le fait de privilégier le masculin dans une phrase où il y a des noms féminins et masculins. La vache, ça promet tout un tas de belles pétitions et d'accusations ça!

Et évidemment, les femmes se sentiront mieux et plus visibles (comme les auteures et les ministresses). Ouais, euh personnellement je m'en fiche un peu (NB: j'ai voulu illustrer cet partie article par une photo de ladyboy. Ne tapez JAMAIS ladyboy dans la recherche d'images Google. JAMAIS).

Exemple 2: les sous-vêtements féministes

Une marque s'est lancée dans la promotion de "sous-vêtements féministes". Les sous-vêtements féministes, c'est quoi? "Des sous-vêtements confortables qui mettent en valeur le corps au naturel". Le tout en prenant en photo des femmes "normales" (c'est-à-dire ne faisant pas du 36, et ayant interdiction de s'épiler une semaine avant la séance. Pas d'utilisation de photoshop évidemment).



J'apprends qu'il y a une philosophie derrière ça: "Autonomisation, confiance en soi et non-objectivation des femmes".

Alors Ok, j'ai toujours trouvé dégueulasse de devoir m'infliger d'atroces souffrances à devoir m'épiler, pendant que les hommes se baladent gambettes d'ours à l'air sans problème. Cependant, le problème tend à se résoudre tout seul: les hommes ont été suffisamment cons pour tomber dans le panneau, et se mettre à l'épilation aussi! On va y arriver à l'égalité!

Bref, en fait, je me suis rendu compte que quand je mettais mes pocket dim tout vieux et tout pourris sans m'épiler, j'étais une grosse féministe qui luttait pour l'autonomisation, la confiance en soi, et la non-objectivation de la femme. La classe!

Ancêtre méconnu des sous-vêtements féministes

Ce combat pour les sous-vêtements féministes me paraît hyper important. Parce que les sous-vêtements, quand tu rencontres une femme, c'est quand même le premier truc que tu vois. C'est pas du tout marketing tout ça, ça sert bien le combat des femmes partout dans le monde!

Exemple 3: la pâte à tartiner sexiste

Attention on y va fort là, c'est le combat du siècle: la lutte contre la pâte à tartiner sexiste! Le tartine-gate!

Une entreprise a osé créer des "pâtes à tartiner pour homme" et "pâte à tartiner pour femme". Ouah les vilains! En plus y'a marqué "trop bonne" sur la version pour femme...

Bombe atomique sexiste

La rédactrice en a fait un combat personnel. un homme lui dit que ce n'est pas sexiste mais rigolo? Elle appelle ça le point "grossebiteprotectrice". Le combat se passe par mail, sur Twitter, sur Facebook...ça fera même pleurer l'auteur auteure. Elle en a même créé un "bingo sur les discussions féministes".

L'explication de son "combat": "Genrer des produits alimentaires qui n’ont a priori aucune raison pour ça, ce n’est pas bien. Pas seulement d’un point de vue humoristique, pas du tout de celui de la morale, mais du point de vue social et égalitariste. Cela ne fait que conforter des clichés, cela ne fait – sous couvert d’humour beauf – qu’encourager à la non-réflexion, cela ne fait que propager si besoin est encore l’image d’un homme-bite sans cerveau et d’une femme-maniaque des régimes. Vous avez réellement envie d’un monde comme ça, vous ?".

Les clichés ont toujours existé. les hommes-bite et les femmes-régime existent. Quand on peut rire des clichés, c'est généralement qu'ils sont vaincus. Les taire ne fait que les intérioriser, engendre la frustration, et ne fait que les renforcer. Honnêtement, comment, en tant que femme, peut-on se sentir attaquée par cette pâte à tartiner?

Bref, le combat féministe est à son sommet en France.

Personnellement, en tant que femme, je ne me sens pas discriminée (même pas au travail, et pourtant je suis dans un milieu assez masculin). Les deux seuls point de discriminations que je vois sont: 
- Passée la trentaine, en entretien d'embauche, je suis vue comme une poule pondeuse ambulante, qui se fera mettre en cloque dès signature d'un CDI (et j'ai des copines qui l'ont fait, donc je ne peux pas dire que ce n'est pas une réalité...). Ce qu me discrimine dans mes chances d'obtenir un emploi.
- N'importe quel mec peut, dans la rue, me traiter de pute, de salope, me toucher, voir me baffer, sans que personne n'intervienne ou ne trouve à redire. Dernier exemple en date: il y a deux semaines. "Mademoiselle, tu es magnifique, tu es magnétique, je suis attirée par toi comme un aimant". Et le mec se colle à moi et se frotte, pendant que j'essaie de tracer. Personne n'est intervenu. Personne n'intervient jamais. Et ça ne semble pas interdit ou répréhensible (que ce soit les insultes ou les "contacts").

Ah si si cette branche là du féminisme j'adhère. J'ai des potes qui y adhèrent aussi.

Voilà, pour le reste...j'ai vraiment l'impression que les gens sont passionnés de coprohilie dans ce pays. Finalement, ils ne font qu'aiguiser de vieilles haines sur des sujets depuis longtemps résolus. L'important est-il de dire "ministresse", ou bien qu'une femme puisse, de nos jurs, sans trop trop de difficultés, devenir ministre?

Et pendant, on laisse le harcèlement de rue s'étendre et se développer sans rien faire (voir en l'encourageant via l'apologie de certaines cultures style rap bling - merci Jack Lang...).

Nan, t'as pas besoin du féminisme, juste de ne pas être une grosse conne, c'est pas féministe d'empêcher quelqu'un de se faire battre comme plâtre, juste humain.

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